Enjeux alimentaires et environnementaux en Afrique : comment concilier croissance de la demande et préservation des écosystèmes ?
D’ici à 2050, sous l’impulsion de la croissance démographique, l’augmentation des besoins alimentaires en Afrique impliquera une extension importante des surfaces agricoles. Comment concilier celle-ci avec la préservation des forêts, souhaitable pour lutter contre le changement climatique et protéger la biodiversité ? A la demande de la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) a instruit cette question en explorant différents scénarios sur l’offre et la demande de produits alimentaires en Afrique à l’horizon 2050. Les résultats de l’étude ont été présentés et discutés lors d’un webinaire, le 17 novembre.
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Le 18 décembre 2020, la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM) tenait son colloque annuel consacré aux conséquences de la crise déclenchée par la pandémie de Covid-19 sur les filières agricoles en Afrique, et de débattre des voies qui peuvent être explorées pour accroître leur résilience.
Le colloque était introduits par Jean-Marie Sander, président de FARM (Télécharger son discours) et Eric Thirouin, président de Pluriagri (Télécharger son discours).
Ousmane Badiane, président d’Akademya, introduisait les débats en mettant en évidence les principaux enseignements de la crise sanitaire liée à la Covid-19 sur le continent africain. (Télécharger sa présentation).
La première séquence du colloque donnait un panorama général du double choc, sanitaire et économique, qui a touché les producteurs et les entreprises agricoles. Elle ouvre des pistes de réflexion sur les actions qui pourraient être mises en œuvre, au sein des chaînes de valeur comme dans le cadre des politiques publiques, pour rendre les filières plus résistantes aux aléas qui perturbent leur fonctionnement et obèrent leur capacité à assurer la sécurité alimentaire, générer des revenus et créer des emplois. Nous vous invitons à télécharger les présentations de Franck Galtier (Cirad), de Malick Ndiaye (La Banque Agricole, Sénégal), de George Kuria (ACRE Africa, Kenya) et de Bintou Diallo (Programme alimentaire mondial).
La seconde séquence revenait sur un sujet majeur de politique publique, déjà abordé lors du colloque 2019 mais dont l’importance est encore accentuée par les bouleversements provoqués par la pandémie : comment dépasser le conflit apparent entre la volonté légitime des Etats de « formaliser » une plus grande part des activités économiques, notamment pour accroître leurs recettes fiscales et renforcer la protection sociale des travailleurs, et la nécessité de donner toute leur place aux acteurs du secteur informel dans la formulation et l’application des mesures visant à améliorer leurs conditions de vie ? Des politiques publiques plus appropriées ne pourront être élaborées et mises en œuvre avec succès qu’en concertation avec toutes les parties prenantes. Elles ne peuvent néanmoins pas se substituer aux efforts des gouvernements pour améliorer le sort des travailleurs de l’économie informelle, comme l’a fait par exemple le Togo lors de la pandémie de Covid-19 (voir ici la présentation de Morlé Koudeka, directeur technique du programme Novissi).
La filière ivoirienne de l’huile de palme est l’une des mieux organisées en Afrique de l’Ouest, mais elle doit répondre à une demande alimentaire croissante dans un contexte marqué par la faible productivité des petits planteurs, le souci de ne pas aggraver la déforestation déjà largement avancée et la concurrence des huiles asiatiques. Son avenir passe par l’adoption d’une trajectoire de développement plus durable, dans toutes ses dimensions – économique, sociale et environnementale. Les clés de cette mutation sont notamment la contractualisation entre petits producteurs et entreprises de transformation, pour mieux coordonner les différents maillons de la filière, et la certification de la production, pour garantir une meilleure protection des forêts. Ces défis ne pourront être relevés que par le concours de tous les acteurs du secteur, ainsi que des pouvoirs publics et des bailleurs internationaux.
A l’issue d’une enquête de terrain conduite en mai 2019, FARM publie une note intitulée La filière palmier à huile en Côte d’ivoire, un condensé des enjeux du développement durable.
Vingt-trois contributions qui éclairent les enjeux de l’assurance agricole via les témoignages de ses différents acteurs dans presque toutes les régions du monde : le livre blanc publié par la CICA (Confédération internationale de crédit agricole) à l’occasion du 6ème congrès mondial de finance agricole et rurale qui s’est tenu les 12 et 13 novembre à New Delhi, se veut « Une contribution aux Objectifs de développement durable. Pour une agriculture plus résiliente et mieux protégée face aux aléas climatiques ». FARM a collaboré étroitement à sa réalisation, convaincue que la gestion des risques est une condition primordiale de l’amélioration des performances économique, sociale et environnementale des agricultures, au Nord comme au Sud.
Créer davantage de valeur et mieux la répartir entre les différents acteurs des filières agroalimentaires, tel était le principal sujet traité en France par les Etats généraux de l’alimentation. Cette question cruciale résonne bien au-delà des frontières de l’Hexagone, dans des contextes très divers selon les pays. Elle intègre les enjeux liés au changement climatique et à la protection de la biodiversité, conditions indispensables pour atteindre les Objectifs de développement durable fixés par l’Organisation des Nations unies, sans sacrifier aux impératifs de l’éradication de la pauvreté et de la faim. Dès lors, au Sud comme au Nord, les acteurs économiques doivent innover pour satisfaire aux exigences de durabilité et améliorer leurs performances économique, sociale et environnementale.
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Le colloque organisé par FARM et Pluriagri a illustré, par des regards croisés provenant de différents horizons géographiques et professionnels, la diversité des pratiques en cours ou expérimentées dans les filières : inclusion des petits agriculteurs, transformation des productions, valorisation du stockage de carbone dans les sols… Il s’est interrogé sur les conditions de leur succès, sans ignorer qu’une part majeure de l’activité et de l’emploi, en Afrique, est réalisée de manière informelle, ce qui appelle des réponses spécifiques de la part des gouvernements et des entreprises.
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Pour télécharger la présentation introductive de Laurent Bossard, cliquer ici.
Pour télécharger la présentation de l’initiative Terratton, cliquer ici.
Pour télécharger la présentation du "cas" colombien présenté lors du colloque, cliquer ici.
Cette nouvelle note de la fondation FARM offre un panorama mondial des tarifs douaniers sur les produits agricoles, avec un focus sur l’Afrique subsaharienne. Elle montre que cette région protège modérément son agriculture et analyse les enjeux et la faisabilité d’une éventuelle augmentation des droits de douane qui viserait à renforcer les filières agroalimentaires locales pour réduire la dépendance du continent aux importations et créer de l’emploi. Les projets d’Accords de partenariat économique avec l’Union européenne (APE) et de construction de la Zone de libre-échange africaine (ZLECAf) accentuent le besoin d’un fort accroissement des investissements publics dans le secteur agricole. Ils devraient également stimuler la réflexion sur le rôle de la protection tarifaire dans une stratégie globale de développement agricole.
Un débat eu lieu, à l’occasion de la publication de cette note, entre Pierre Jacquet, président du Global Development Network et du Conseil scientifique de FARM et Laurent Levard, spécialiste des questions d’agriculture et de politique commerciale au Gret.
Nous vous invitons à :
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En 2018, la fondation FARM a soutenu la mission au Sénégal de deux groupes d’étudiants de l’ISTOM (Ecole supérieure d’agro-développement international, à Angers). L’objectif était d’analyser en détail deux filières agricoles particulièrement importantes pour l’économie et le développement de ce pays : l’arachide et l’aviculture, et d’en rendre compte sous la forme de vidéos de courte durée, décrivant l’organisation de ces secteurs et décortiquant leurs enjeux.
Ces douze vidéos, véritables portraits d’acteurs de terrain, témoignent tant des défaillances, parfois structurelles, de ces filières, que du grand dynamisme des acteurs qui les composent. Elles soulignent en particulier les initiatives individuelles et collectives menées pour répondre à l’évolution de la demande, dans un contexte marqué par le développement de la grande distribution et des préoccupations croissantes en matière de sécurité des aliments, améliorer le revenu des producteurs et créer des emplois. Elles font ressortir les énormes besoins de formation des agriculteurs, ainsi que la nécessité d’une coordination accrue entre les multiples acteurs des chaînes de valeur – grâce notamment à la contractualisation – et d’un meilleur accès au crédit pour les entrepreneurs ruraux. L’articulation des actions des organisations interprofessionnelles et de l’Etat joue un rôle clé.
L’intérêt de ces enquêtes tient également au positionnement différent des deux filières à l’international. L’exportation est un débouché important pour les graines et l’huile d’arachide du Sénégal, tandis que l’élevage du poulet de chair a pris son essor à la faveur de l’interdiction des importations, pour raisons sanitaires, en 2005.