"Repenser le rôle des petites exploitations agricoles dans les stratégies de développement"
Depuis la Révolution verte, le développement agricole centré sur les petites exploitations est considéré comme favorable à la croissance économique, la réduction de la pauvreté et le renforcement de la sécurité alimentaire. Mais cette conception a changé ces dernières années, note Peter Hazell, économiste renommé du développement, dans un Point de vue publié par la fondation FARM. En Afrique et en Asie, le nombre de petites exploitations augmente. Il est peu probable que la plupart d’entre elles puissent vivre durablement de l’agriculture. Dans ce contexte, faut-il réorienter les stratégies de développement vers les grandes exploitations, que beaucoup de gouvernements supposent mieux à même de relever les défis ?
Ce Point de vue a été lancé mardi 23 septembre 2014, au cours d’un petit-déjeuner-débat avec Peter Hazell, Dr. Jürgen Fechter, et François Burgaud.
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Docteur en agro-économie, Peter Hazell a voué sa carrière à la recherche et au conseil sur les politiques de développement agricole international. Après avoir occupé différents postes au sein de la Banque mondiale et de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), il a été professeur au Collège impérial de Londres et professeur chercheur associé à l’École des études orientales et africaines (SOAS) de l’université de Londres. Economiste agricole reconnu et maintes fois cité, Peter Hazell possède une grande expertise des multiples enjeux socio-économiques du secteur agricole dans les pays en développement.
Dr. Fechter a suivi un cursus de sciences agricoles à l’université de Hohenheim en Allemagne. Il a ensuite obtenu son doctorat au centre sahélien de l’ICRISAT (Institut international de recherche sur les céréales en zones tropicales semi-arides), à Niamey au Niger. Il a travaillé plus de huit ans auprès de petits agriculteurs en Afrique sub-saharienne. Dr. Fechter s’est au fil des ans construit une grande expérience dans l’appui au développement rural en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et en Europe de l’Est. En 2008, il rejoint la KFW, banque de développement allemande, en tant qu’économiste dans le secteur agricole.
La KFW passe des accords avec les pays partenaires pour le compte du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), pour un volume de près de 500 millions d’euros, en vue d’améliorer la situation dans les régions rurales.
François BURGAUD est directeur des relations extérieures du GNIS. Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Paris et de l’EHESS, il a effectué une grande partie de sa carrière au GNIS. A la fin des années 80, il a travaillé quatre ans au Sénégal sur la privatisation de la filière semencière. Il est spécialiste des enjeux liés aux cadres de propriété intellectuelle sur les semences en France et en Afrique, membre de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) et de l’African regional intellectual property organization (ARIPO) et du conseil d’administration de l’Association africaine du commerce des semences (AFSTA), et président du comité propriété intellectuelle de l’Asia and Pacific Seeds Association (APSA).