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Stage de Raphaël Monot, 2015

1. Quels étaient le sujet de ton stage et les modalités de son déroulement (durée, disciplines mobilisées, niveau de formation) ?

Le travail que j’ai mené s’inscrit dans le cadre d’un stage de fin d’étude en vue de l’obtention du grade d’ingénieur de l’Institut des régions chaudes – Supagro Montpellier. Il s’est déroulé entre le mois d’avril et octobre, avec un séjour d’étude de cinq mois au Maroc. J’ai travaillé sur les services de formation et d’appui-conseil aux irrigants au Maroc, plus précisément, sur la problématique de la capacité des Organisations professionnelles agricoles (OPA) à mettre en œuvre ce type de service ainsi que leur place dans le dispositif national marocain de la formation et du conseil. Mon sujet de stage intervient à un moment où la politique agricole marocaine est marquée par de profondes réformes institutionnelles ce qui représente une opportunité pour mettre en avant les atouts et les limites des OPA. J’ai ainsi étudié deux OPA : le Réseau d’accompagnement des organisations de développement rural (RACCORD) qui est partenaire de FARM depuis 2009 et la Chambre régionale d’agriculture du Tadla (CRA).

2. Quels ont été tes principaux interlocuteurs dans ton travail (hors FARM) ? Étais-tu directement en relation avec des agriculteurs ou des responsables agricoles pendant ce stage ?

Mon interlocuteur principal au Maroc a été le président de RACCORD, Abdelkrim Anbari. Au-delà de sa mobilisation sur la logistique pour mener à bien mon travail, il m’a aussi accompagné dans la découverte de la région et de la culture marocaine. Du côté de la CRA, les techniciens de la Chambre m’ont aussi appuyé dans mes réflexions. Mes relations avec les agriculteurs et les agricultrices ont été nombreuses et régulières puisque mon travail consistait à aller les enquêter. L’accueil a été toujours été chaleureux, les discussions étaient ponctuées de thé à la menthe, de dégustations de miel ou d’huile d’olive. Même en ayant appris quelques notions d’arabe lors de mon stage, il m’était difficile d’engager une discussion plus informelle au-delà du sujet des enquêtes (pour lesquelles un traducteur m’accompagnait). Enfin, lors de ses deux missions au Maroc, ma professeure encadrant de l’IRC, Carole Lambert, m’a énormément appuyé sur les aspects méthodologiques et la structuration de mon analyse. Cela m’a permis d’être plus autonome dans un environnement de travail pas toujours simple. Pour finir, Pierre Girard, Chef de projets Systèmes de production durables et appui-conseil à la fondation (FARM) aussi a su être là quand il le fallait, toujours bienveillant et rassurant. Je remercie vraiment tout le monde.

3. Quelles ont été les principales retombées de ton travail pour le développement agricole des pays du Sud ?

Il est toujours difficile de voir l’impact de son travail si peu de temps après sa finalisation. Néanmoins, les premières retombées, je l’espère, permettront aux organisations professionnelles agricoles que j’ai étudiées, de capitaliser et d’évoluer dans leurs propres démarches de conseil et de formation pour leurs agriculteurs et agricultrices membres. De plus, de manière induite, ce travail était aussi démonter que les OPA, à certaines conditions, sont tout à fait en mesure de porter des dispositifs de formation et de conseil agricole et d’être des interlocuteurs dans le cadre de la rénovation du dispositif national marocain du conseil. J’espère aussi que les enseignements de ces expériences marocaines seront utiles à d’autres pays du Sud.

4. Comment ce stage s’est inscrit dans ton cursus de formation et a contribué à ton évolution professionnelle ?

Je me suis intéressé aux questions d’échanges et de coopération internationale lorsque j’avais 16 ans en Lycée agricole. Mais finalement, mon premier parcours scolaire n’a pas été celui que les étudiants choisissent. J’ai un profil assez atypique puisque, titulaire d’un BTS agricole et d’une licence professionnelle, j’ai eu une expérience professionnelle de trois années dans le secteur agricole avant reprendre cette année d’étude de Master à l’IRC. Mon profil précédent, très technique, limitait une prise en compte de l’ensemble des dimensions de l’agriculture. C’est pourquoi, le master et ce stage m’ont permis d’acquérir des compétences transversales. J’espère à la fois, continuer à mettre à profit mes compétences de techniciens au service des agriculteurs et de leurs organisations mais aussi les compléter avec une analyse plus approfondie. Les suites de mon parcours professionnel ne sont pas encore complètement établies mais ce qui est sûr c’est que l’animation et la formation en lien avec les OPA m’intéressent beaucoup, que ce soit au Nord ou au Sud.

5. Une anecdote sur ta vie ou ton travail durant ce stage ?

Les lecteurs seront peut-être surpris, mais je ne me souviens pas d’une anecdote ou d’un évènement qui m’ont marqué en particulier. En revanche quelques entretiens m’ont profondément ému. La politique agricole du Maroc fait « la promotion de la femme rurale » (c’est comme cela qu’ils l’écrivent dans les textes), mon maître de stage et moi-même souhaitions savoir ce que produisaient ces formations et comprendre quel regard ces femmes portaient sur elles-mêmes et leur métier. Croyez-moi, l’énergie et la motivation dont elles font preuve au quotidien pour améliorer leur vie et celui de leur famille (surtout celui de leur famille) sont exceptionnelles. Entendez-les dire « maintenant je me sens libre et indépendante », « je ne suis pas allée à l’école, c’est une nouvelle chance pour moi » et vous seriez obligés de vous pincer pour ne pas pleurer. J’ai adoré passer du temps avec elles.

Publié le : 6 novembre 2015

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