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Projet pilote « gouvernance de l’eau et sécurité alimentaire en région de Kayes » au Mali

FARM s’associe avec le GRDR (Groupe de recherche et de Réalisations pour le Développement rural), la Fondation France Libertés et l’agence de l’eau Artois Picardie pour soutenir la mise en place de dispositifs de gestion durables de l’eau dans la région de Kayes au Mali. L’objectif de ce projet pilote est de tester des outils de gestion à l’échelle communale permettant d’améliorer la gestion des points d’eau (ouvrages hydro-agricoles, puits, pompages) à la fois pour l’agriculture et pour les besoins en eau potable des populations.

Contexte du projet : l’enjeu de l’accès à l’eau des populations en région de Kayes pour l’eau potable et la production agricole

La région de Kayes, dans l’ouest du Mali, est particulièrement touchée par l’insécurité alimentaire. Située au Sahel, elle est fortement tributaire des aléas climatiques, notamment pour la production agricole (saison des pluies plus courte que dans le sud du pays, pluviométrie déficitaire mal répartie dans le temps et dans l’espace). Ainsi, lors de la campagne agricole 2008-2009, la région a connu un déficit céréalier estimé à 61 000 tonnes. Par ailleurs la vulnérabilité aux aléas climatiques entraîne une exacerbation des tensions autour de l’accès aux ressources naturelles et à l’eau en particulier.

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Localisation du projet pilote au Mali

Or la région dispose de ressources en eau qui pourraient être valorisées pour la mise en valeur agricole et l’accès à l’eau potable des populations. Ainsi le bassin versant TKLM (Térékolé-Kolimbiné-Lac Magui) dans la région de Kayes, sous bassin du fleuve Sénégal, a un potentiel d’environ 70 000 ha de terres inondables. La valorisation de ce potentiel passe par le développement et la gestion de différents ouvrages et points d’eau : aménagements hydro-agricoles, seuils, puits, pompage.

Cependant les infrastructures d’accès à l’eau qui ont été construites connaissent actuellement de nombreuses limites. Des aménagements hydroagricoles ont été réalisés depuis une dizaine d’années dans la région mais sans tenir compte des enjeux liés à la ressource en eau et sans comité de gestion responsabilisé sur l’entretien de l’ouvrage. Cette situation, qui a fortement limité les impacts positifs et la durée de vie de ces aménagements, est notamment la conséquence d’un faible degré de concertation entre les différents acteurs (populations, élus communaux, services techniques de l’Etat).

D’autre part la cohabitation entre les différentes activités (agriculture, élevage) autour des ouvrages hydro-agricoles est le plus souvent conflictuelle rendant impossible la pratique des activités de contre saison (culture de décrue, maraichage) à cause de la divagation des animaux et des conditions difficiles d’accès à la terre.

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Puits dans la région de Kayes - crédit photo GRDR

En ce qui concerne l’eau potable, la région de Kayes comporte environ 3 000 pompes à motricité humaine dont 25 % sont en panne ou ne fonctionnent pas régulièrement. Ces pannes sont la conséquence directe d’une insuffisance dans l’entretien et la maintenance de ces installations entrainant une vétusté précoce. Cette situation est renforcée par les difficultés de mise en œuvre de la décentralisation.

En effet, la gestion de l’eau potable, qui était initialement de la compétence de l’Etat, est aujourd’hui transférée aux communes avec des obligations de résultats à atteindre. Les élus sont le plus souvent démunis face à ces nouvelles attributions qui ne sont, dans la majorité des cas, peu suivies de mesures d’accompagnement et de moyens.

Un projet pilote d’appui à la gestion pour les différents usages de l’eau

Dans ce contexte, la mise en place de modes de gestion innovants des points d’eau à l’échelle communale, impliquant la concertation et la responsabilisation de tous les acteurs et prenant en compte la dimension financière de l’entretien et la pérennisation des aménagements, pourrait permettre de renforcer durablement l’accès à l’eau pour les populations rurales de cette zone afin de satisfaire les différents usages actuels et à venir (eau potable et domestique, agriculture, élevage).

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Bassin versant TKLM et communes bénéficiaires du projet

Ainsi, le projet pilote a pour objectif de tester l’élaboration de règles de gestion concertées valables pour l’ensemble des points d’eau de la commune (ouvrages hydro agricoles, puits à grand diamètre, forage, adduction d’eau potable). Il est anticipé que cette approche permette non seulement une meilleure pérennisation des équipements (entretien et maintenance assurée), mais également une utilisation raisonnée et pérenne de la ressource, avec un accès équitable pour tous les usagers, en particulier pour les groupes les plus défavorisés (femmes et jeunes).

Le projet a été lancé en 2010 pour une durée de 3 ans. Il se déroule dans 3 communes pilotes situées sur le bassin versant du TKLM :
- Marintoumania : 10 villages, 5 705 habitants (en 2003),
- Sandaré : 18 villages, 16 525 habitants (en 2003),
- Koussané  : 28 villages, 17 360 habitants (en 2003).

Il s’adresse principalement aux collectivités locales (communes et villages) et aux organisations de producteurs. Dans chacune des communes, le projet permettra de :

- Réaliser un diagnostic de la gestion des points d’eau pérennes de la commune et de la gouvernance de l’eau à l’échelle locale.

- Appuyer les communes et comités villageois pour la définition de règles de gestion concertées et rationnelles des points d’eau à usage agricole et pour l’eau potable. Le dispositif proposé intégrera des règles de gestion communes établies en fonction de chaque type de point d’eau et prendra en compte le financement de l’entretien et du renouvellement des points d’eau.

- Renforcer les compétences des agriculteurs et des groupements féminins dans la production céréalière et maraichère

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Formation aux techniques de maraîchage dans le cadre du projet - crédit photo GRDR

Les aménagements hydro agricoles construits sur les communes pilotes peuvent permettre l’introduction de nouvelles cultures (céréales sèches hivernales, céréales de décrue, céréales humides ou maraichage) ou de nouvelles variétés plus adaptées et plus productives.

Ainsi les groupements d’agriculteurs producteurs de céréales et les groupements féminins de production maraichère qui utilisent les ouvrages seront accompagnés par des formations concernant :

i. les techniques de maraîchage : oignon, pomme de terre

ii. les techniques de culture de décrue : maïs, niébé

iii. la gestion des exploitations agricoles et de la vie associative des organisations de producteurs : structuration des associations des producteurs, gestion des redevances pour l’entretien des ouvrages.

Environ 400 producteurs et 400 productrices des groupements féminins bénéficieront de ces formations.

- Renforcer les compétences des élus et des comités de gestion des points d’eau au niveau des communes et des villages. Les formations porteront notamment sur les textes et lois en matière de gestion de l’eau, la gestion financière et l’entretien des points d’eau, le suivi du milieu, les techniques de planification et de suivi de projet, et l’élaboration de schéma d’aménagement et de gestion des ressources en eau (SAGE).

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Formation des élus à Koussané - crédit photo GRDR
Publié le : 30 août 2013

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