Accueil FARM
rss LinkedIn Facebook Twitter Youtube Abonnement/Subscribe

Accueil > Thématiques > Politiques et marchés agricoles

Les nouvelles des deux jours de conférence

Lundi 23 novembre

La conférence Prix et risques de marché : les agriculteurs face à la volatilité des cours a réuni aujourd’hui à Paris 250 personnes, parmi lesquelles des économistes, des experts et des agriculteurs du Nord et du Sud.

JPEG - 22.4 ko
Alexander Sarris, FAO

Dès l’introduction de la conférence, Christian de Boissieu, appuyé ensuite par A. Sarris (FAO) et M. Varchavsky (CER France), souligne qu’actuellement les volatilités s’ajoutent dans le secteur agricole : volatilité des prix agricoles, volatilité des prix de l’énergie et des intrants… Le problème posé par la volatilité est celui de la prédictibilité, qui augmente les risques de mauvaises anticipations par les agriculteurs.

Plusieurs idées se dégagent des débats :

JPEG - 15.7 ko
Augustin Wambo, consultant, lors de son intervention


- Malgré une baisse, les prix des céréales sur les marchés mondiaux restent plus élevés qu’avant le pic de 2008. Les investissements permis par la hausse des prix se heurtent à la rapidité de la baisse, ce qui explique en partie la situation difficile des agriculteurs européens.
- Après le pic de 2008, les marchés agricoles sont davantage connectés aux marchés de l’énergie, notamment via les biocarburants et les coûts des facteurs de production.
- Plusieurs intervenants voient dans le stockage une possibilité de réduire et faire face à la volatilité. Mais pour être réellement efficace, ce stockage doit être au niveau local s’il est public et au niveau des agriculteurs et des filières s’il est privé.
- Dans cette période d’instabilité, A. Sarris prône la mise en place d’un outil financier aidant les pays déficitaires à importer des aliments en cas de crise. En parallèle, il pousse pour que ces pays développent durablement leur secteur agricole par une relance des investissements.

Mardi 24 novembre

Dans le cadre de la première intervention de la journée, Franck Galtier et Bruno Vindel font un état des lieux des outils disponibles pour gérer l’instabilité des prix. Quelques idées clé ressortent de leur présentation :

JPEG - 18.2 ko
Franck Galtier, CIRAD


- La gestion la plus efficace de cette instabilité se fait par une combinaison d’instruments et non pas par une solution unique.
- L’instabilité peut avoir différentes origines, les auteurs en distinguent trois. Les instruments doivent être adaptés et combinés en fonction de ces origines, qu’ils soient publics ou privés et qu’ils agissent ou pas directement sur les prix.
- Un changement de paradigme est en cours. On semble sortir d’un modèle où seuls les outils privés étaient préconisés, ces outils limitant les effets de la volatilité mais n’ayant pas d’impact sur les prix. L’accent est maintenant mis sur une combinaison d’outils agissant à la fois sur les causes et les effets de l’instabilité et étant mis en œuvre à la fois par les acteurs privés et les institutions publiques. Il ne s’agit donc pas de revenir à des modèles étatiques.

Deux exemples d’outils de gestion de l’instabilité sont détaillés : le warrantage en Afrique subsaharienne et l’assurance chiffre d’affaires aux Etats-Unis. Dans les deux cas, il s’agit d’instruments privés qui bénéficient ou devraient bénéficier d’un appui et d’un encadrement public.
- Le stockage privé agit directement sur les prix et semble permettre une diminution de l’instabilité. Son efficacité dépend de sa capacité à s’étendre à du stockage interannuel.
- L’assurance chiffre d’affaire ne touche pas les causes de l’instabilité mais en atténue les impacts. Art Barnaby la décrit comme un système efficace, entre autre grâce à un soutien public important, qui atteint les 6 milliards de dollars par an.
- Les coûts de transaction très importants dus à la taille réduite des exploitations agricoles semblent constituer l’un des obstacles majeurs du transfert des outils assuranciels aux PED et en particulier en Afrique. Des projets sont en cours, notamment à la Banque mondiale, pour minimiser ces couts.


Les débats de l’après-midi ont concerné les réponses des Etats à l’instabilité des prix agricoles.
- En réponse à la crise alimentaire, les Etats du Sud ont mis en place différentes mesures : exonérations d’impôts pour les importations, fermetures des frontières, plans de relance de la production.
- Ces mesures ont eu des impacts différenciés. Les exonérations semblent avoir des impacts forts sur la stabilisation et la réduction de la hausse des prix aux consommateurs. Mais elles limitent également les prix aux producteurs, ce qui n’incite pas une augmentation de la production.
- Les auteurs soulignent que pour limiter l’instabilité des prix payés aux producteurs, la meilleure solution semble être de favoriser le stockage privé des céréales au niveau des producteurs et de leurs organisations.

JPEG - 19.7 ko
René Carron, président de FARM et de Crédit Agricole SA

Dans son discours de clôture, René Carron, président de FARM, a rappelé que dans l’avenir, quelle que soit leur tendance, les prix seront probablement de plus en plus instables d’après les experts. Les solutions pour faire face à cette instabilité ne pourront pas être schématiques et devront s’adapter aux situations locales. Néanmoins, dans tous les cas, elles devront passer par une régulation, qui se fera entre autre par la structuration des filières agricoles, des investissements massifs dans l’agriculture et des politiques publiques donnant aux organisations de producteurs les moyens de faire face à l’instabilité.

Publié le : 2 août 2011

Pied de page Contact Sites Web Plan du site Mentions légales
Footer Version à imprimer recommander