Union européenne et pays en développement : partenaires ou concurrents ?
Réactions de la salle et de la table ronde n°3 sur le thème
« Union européenne et pays en développement : partenaires ou concurrents ? »
La table ronde :
- Gérard RENOUARD (AFDI) :
- Combattre ce qui menace la pluralité de l’agriculture dans le monde. Il y a trop de promptitude à condamner l’agriculture.
- Renforcer une stratégie d’alliance pour infléchir les négociations à l’OMC.
- Jean-Christophe DEBAR (PLURIAGRI) :
- Une certaine presse procède à une propagande fausse à propos du soutien financier des pays développés à leurs agricultures en annonçant un total de 1 Mrd US $ / jour alors qu’il s’agit plutôt de 250 millions US $ / jour.
- En réalité, les effets du soutien des pays développés à leurs agricultures ont des impacts contradictoires sur les PED, selon que l’on se place au niveau des intérêts des producteurs ou de ceux d’autres acteurs (ex : les consommateurs) et selon la situation d’exportateur ou d’importateur net selon les pays.
- Il ne faut pas exagérer l’importance de l’impact des politiques agricoles du Nord sur le commerce mondial mais plutôt redonner du sens aux agricultures du Nord et du Sud.
- Erik ORSENNA :
- Le coton africain doit être sauvé car c’est une formidable filière pédagogique, le cotonculteur africain cultivant mieux ses autres spéculations agricoles.
- Faire du coton en Andalousie, en face de Ceuta et Melilla … Stop !
- Il faut tordre le cou aux illusions néfastes comme celle du « juste prix ».
- Ne pas oublier que, dans une filière (comme celle du coton), le patron est le demandeur final et que les Africains s’adaptent mieux aux opportunités et aux exigences de la demande.
- Ne pas s’interdire de faire de la recherche sur les OGM : c’est une absence de précaution que de ne pas chercher dans ce domaine (cas de la France).
- Aucune alliance entre pays africains sauf pour se battre : stop.
- La privatisation n’est pas une religion, juste un moyen où l’économique prime.
- François TRAORE (APROCA) :
- Il faut pouvoir se dire les choses en face entre Etats.
- Trop de déséquilibre dans les échanges entre pays : les grands pays ont trop d’influence sur nos politiques agricoles. Pas assez de collaboration avec la France.
- M. NGOAN (ANOPACI) :
- Pour qu’un partenariat soit réel, chacun doit être de la même trempe et se valoir. Ce n’est pas le cas.
- Les APE ne fonctionneront jamais. Voir le cas de la banane.
- Nous sommes ignorés, mis devant le fait accompli. Nous ne parvenons pas à exercer une réelle influence sur les prises de décision, ou à les infléchir.
- S. SARR (ROPPA) :
- Il faut que les syndicats professionnels agricoles français nous aident.
- L’accord de Cotonou est mauvais car non démocratique. Et de plus, nos Etats africains ne paient pas leurs cotisations, donc ces accords ne fonctionnent pas.
- G. RAJPATI (île Maurice) :
- Il faut être présent à l’OMC en étant unis, condition nécessaire soit pour bloquer soit pour changer la donne.
- Le débat doit être aussi avec les multinationales.
- Les APE ne sont pas la solution.
- L. KARIUKI (Kenya) :
- Le café est payé 0,50 US $/kg au producteur et 15 à 20 US $/kg au consommateur : stop … !
- Les programmes d’ajustement structurel ont cassé nos filières et nos industries.
- Nous ne serons jamais égaux avec le Nord : il nous faut un handicap, comme au golf. Mais nous ne devons plus être assistés.
- Nous serons vraiment indépendants quand nous pourrons prendre en charge les billets d’avion de paysans français que nous inviterons.
- JC. SABIN (AGROPOLE) :
- Attention aux querelles nocives entre pays riches et ceux qui sont en train de le devenir, sur le dos des PMA.
- Cherchons comment être mieux partenaires.
- J. SALMON (APCA) :
- Quel sera le modèle agricole dominant demain ? les multinationales ou l’agriculture familiale ?
La salle :
- ROPPA :
- Le vrai problème, c’est celui du modèle de production.
- l’agri business (qui dicte sa loi aux petits agriculteurs) ?
- l’exportation d’abord ?
- le modèle libéral ?
- La filière huile d’arachide est en crise au Sénégal, concurrencée par d’autres huiles végétales importées à bas prix. Les répercussions sont très graves.
La table ronde :
- Jean-Christophie DEBAR :
- Comment l’économie de marché peut-elle contribuer au développement des PMA ?
- FARM pourrait approfondir :
- le système des préférences tarifaires qui atteignent leurs limites (riz, sucre, banane) ;
- l’implication des pays émergents dans les préférences tarifaires (avec Marcos JANK) ;
- le rôle positif que pourraient jouer les OGM dans des agricultures des PED – PMA.
La salle :
- SENEGAL : Les pays développés ont protégé leurs agricultures pendant des dizaines d’années. C’est au tour des PED qui ne peuvent pas continuer à être nourris par bateau.
- MADAGASCAR :
- le crédit est déterminant : développer la microfinance rurale et bonifier les taux d’intérêt (jusqu’à 40% - sur de courtes périodes - à Madagascar)
- repenser les partenariats entre l’UE et l’Afrique
- nos responsables politiques nationaux doivent mieux et plus traiter avec leur base.
- SENEGAL :
- Les exportations de la CDEAO ne concurrencent pas l’UE alors que les importations de l’UE concurrencent nos productions.
- Nous sommes favorables aux soutiens à l’agriculture, sous réserve qu’ils reconnaissent aux agriculteurs le droit de vivre décemment de leur travail, au Nord comme au Sud.
- Nous sommes favorables au coton qui nous donne accès aux intrants et s’accompagne du financement des pistes.
La table ronde :
- J. SALMON (APCA) :
- Le développement agricole exige des organisations de producteurs efficaces et appuyées dans leur formation, responsabilisées pour accompagner leurs agricultures.
- P. PAGESSE :
- Nous partageons tous, l’analyse que nous sommes menacés par une orientation du marché sans régularisation. Il est temps de raisonner autrement et d’établir des règles de développement harmonieux.
- On ne peut pas bâtir un monde stable sur un marché instable.
- La création récente d’un Mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture (MOMA), arrive à point nommé pour promouvoir un système équilibré de régulation des échanges et éviter les dérives dangereuses des marchés agricoles.
- Il faut multiplier des manifestations comme celle-ci.
Publié le : 24 mai 2006