A son retour de Bruxelles, l’équipe de coordination du forum fait brièvement le point sur les contenus de la conférence du 3 juillet en relation avec les points soulevés par les discussions électroniques qui ont eu lieu depuis avril.
Présentation et synthèses du forum électronique "Qui va nourrir le monde ?"
Le site du forum électronique
Les débats du forum électronique "Qui va nourrir le monde ?" ont été présentés le 3 juillet à Bruxelles par Bernard Bachelier, directeur de FARM. Les principaux points de consensus et les questions restées ouvertes ont été exposés à un large public intéressé. Les intervenants de la table ronde qui a suivi la présentation ont réagi aux points soulevés. En particulier, Pascal Lamy, Ndiogou Fall et Jean-Michel Lemetayer ont débattu de l’intérêt ou non de sortir l’agriculture des négociations de l’OMC.
Les points soulevés par les différents intervenants et les discours officiels rejoignent certaines idées avancées par les contributeurs du forum. Les prix agricoles élevés sont plutôt vus par l’ensemble des intervenants comme une chance pour les agriculteurs du monde de relancer la production agricole, à condition d’investir. Les apports financiers doivent provenir à la fois de l’aide internationale, des Etats et des acteurs privés. Dans l’immédiat, ces investissements doivent permettre aux agriculteurs du Sud d’augmenter leur production : il s’agit de leur donner accès aux semences, aux engrais, à l’irrigation... C’est l’augmentation de la productivité qui est recherchée.
Lennart Bage, président du FIDA rappelle également l’importance du développement de l’accès au marché, qui passe entre autre par la structuration de la profession agricole, la formation, des infrastructures et des services ruraux. Toutes les voix appellent à la coordination des moyens financiers. John Holmes, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires aux Nations Unies, rappelle néanmoins que les agriculteurs ne peuvent nourrir que les consommateurs solvables, un système de protection sociale est donc indispensable. A coté de la conférence, la commission européenne a proposé de créer un fonds pour aider l’agriculture des PED abondé par les excédents budgétaires de la PAC.
Les acteurs en présence concordent : l’autosuffisance n’est pas une solution et la sécurité alimentaire n’est qu’un élément de réponse à la crise actuelle parmi d’autres. Joachim Von Braun, directeur de l’IFPRI, a souligné que certains pays n’ont pas les capacités d’être autosuffisants, il faudra donc compter sur les marchés mais ces marchés devront être organisés pour garantir la sécurité alimentaire.
L’importance d’une gouvernance régionale en Afrique de l’Ouest a aussi été soulignée, notamment lors de la session de clôture. Cette session a rassemblé Michel Barnier, ministre français de l’agriculture et de la pêche, Mohamed Ibn Chambas, secrétaire exécutif de la CEDEAO, Louis Michel, commissaire européen en charge du développement et de l’aide humanitaire et Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de la Banque mondiale. Les discours de ces quatre personnalités ont porté l’idée d’un partenariat autour d’une politique régionale de la CEDEAO sur la sécurité alimentaire.
La conférence fait partie d’un ensemble d’événements permettant de remettre l’agriculture au centre des débats internationaux. Si la proposition de la commission européenne est confirmée, la conférence aura également été l’occasion de mobiliser des financements supplémentaires en faveur des pays du Sud, en particulier de l’approvisionnement en semences et en engrais. Il reste maintenant à décider des modalités opérationnelles de mobilisation des financements internationaux.
Un grand merci à tous les contributeurs qui ont fait vivre le forum électronique !