Cadrage : Jouer la carte du développement agricole pour prévenir les
crises ? (Olivier Ray)
Table ronde "Déshérence agricole et insécurité : témoignages d’agriculteurs"
Table ronde "Instabilité au Sahel : non-développement agricole, conflits et trafics"
Face à face "Agriculture : moderniser sans déstabiliser"
Table ronde "Les racines agraires des bouleversements arabes"
Clôture du colloque
Les media en parlent :
Interview de Nango Dembele, commissaire à la Sécurité alimentaire du Mali, site de Commod@frica 19/12/2014 Cliquer ici pour voir l'interview
M. Dembele a expliqué à Commod@frica :
Les perspectives agricoles au Mali pour 2014 sont excellentes, avec une hausse de 11% des productions céréalières par rapport à 2013, à 6,8 millions de tonnes (Mt).
"Nous couvrons largement les besoins alimentaires du pays mais ce qui ne veut pas dire que tout le monde aura accès à la nourriture", précise-t-il. En effet, avec 40% de la population en état de pauvreté, ce sont 263 000 personnes qui auront besoin d’un appui alimentaire d’ici le mois de mars prochain et 1,6 million qui sont en "stress économique” sur le reste de l’année. ”Donc 1,9 million de personnes seront dans une situation difficile malgré l’excédent de production."
Depuis 1985, un dispositif existe grâce au Système d’alerte précoce permettant d’identifier les communes et les personnes qui ont besoin d’un appui alimentaire. Le Commissariat à la sécurité alimentaire leur fait parvenir de la nourriture grâce aux transporteurs locaux et avec l’appui des ONG sur place. "Les transporteurs ont moins de problème qu’on ne le pense", précise le Commissaire auprès de la présidence du Mali.
En 2014, le gouvernement a distribué près de 30 000 t de nourriture dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Kayes, Koulikoro, Ségou. Le Commissariat envisage maintenant de sécuriser les marchés, tandis que la Cedeao a aidé à augmenter les capacités de stockage de 10 000 t. Au niveau de l’Office des produits agricoles du Mai, il existe 100 000 t de capacités de stockage dans les entrepôts répartis sur tout le territoire, notamment à Tombouctou, Gao, Mopti, Kayes, etc.
Intervention de Jean-Christophe Roubin, ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt.
"Jouer la carte du développement agricole pour prévenir les crises ?" : video et discours d'Olivier Ray, Agence française de développement.
Table ronde "Déshérence agricole et insécurité : témoignages d’agriculteurs"
Présidée par Nicolas Gergely (consultant, France) et co-animée par Fabrice Larue (FARM) avec Boureïma Dodo (Billital Maroobe, Niger), Hamidou Touré (Baabahu Jici, Mali) et Moussa Diarra (Faso Jigi, Mali).
Table ronde "Instabilité au Sahel : non-développement agricole, conflits et trafics"
Présidée par Pierre Jacquemot (GRET, France) avec Thierry Vircoulon (International Crisis Group), Nango Dembélé (Sécurité alimentaire, Mali), Mohamed Baye (Stratégie de développement et sécurité, Niger) et Philippe Steinmetz (AFD, France)
Face à face "Agriculture : moderniser sans déstabiliser" entre Lionel Zinsou (PAI Partners) et Ibrahima Coulibaly (CNOP et ROPPA), présidé par Erik Orsenna (France).
Table ronde "Les racines agraires des bouleversements arabes"
Présidée par le Contre-amiral Jean-François Coustillière (JFC Conseil, France) avec Alia Gana (CNRS, France et IRMC, Tunis), Pierre Blanc (Sciences Po Bordeaux et Bordeaux Sciences Agro, France), Rachid Benaïssa (ancien ministre, Algérie)
et Flavien Bourrat (IRSEM, France))
"Les racines agraires des bouleversements dans les pays arabes" : texte du Dr Rachid Benaïssa Ministre Agriculture et Développement Rural, Algérie.
Clôture du colloque par Mariam Diallo, ministère des Affaires étrangères et du Développement international.
Dans de nombreux pays du Sud, notamment les plus pauvres, l’agriculture est un moteur du développement. Elle est donc un élément essentiel de leur stabilité politique et économique. Cette thèse, qui semble évidente, a pourtant été souvent ignorée ou négligée par les organisations internationales et les gouvernements au cours des dernières décennies : il a fallu attendre les « émeutes de la faim » de 2007-2008 pour redécouvrir les vertus du développement agricole pour la croissance, l’emploi et la réduction de la pauvreté. Certains conflits récents, ainsi que l’expansion des trafics en tous genres (drogues, armes, êtres humains, etc.) et des zones de non-droit, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient, interrogent sur les relations existant entre le non-développement agricole et l’insécurité.
Tel est l’objectif principal de ce colloque, qui constitue un volet d’un programme de travail associant la fondation FARM et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) : montrer en quoi le délaissement de l’agriculture est un facteur de conflictualité, en s’appuyant sur les exemples des zones saharo-sahéliennes et de certains pays arabes. Il ne s’agit évidemment pas de nier le complexe écheveau des multiples éléments - lutte pour le contrôle des ressources, rivalités ethniques, dissensions religieuses, etc. - qui concourent à l’instabilité des régions concernées, mais d’examiner plus particulièrement comment le désengagement de l’Etat du secteur agricole, ou son incapacité à créer un cadre favorable à l’agriculture, ont été des facteurs causaux ou aggravants. Pour les responsables politiques, comme pour la communauté internationale, l’enjeu est de taille : identifier les principaux déterminants du non-développement agricole, contribuant à la paupérisation du monde rural, pourrait permettre de prévenir les risques de crise et de conflit.
Ce sujet a été débattu avec des agriculteurs, des chercheurs, des experts de la Défense et des responsables politiques.