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Flambée des matières premières agricoles au sommet de la FAO - Interview de Bernard Bachelier sur France Info, 3 juin 2008
Selon Bernard Bachelier l’enjeu de ce sommet est de mobiliser l’ensemble des moyens internationaux pour résoudre la crise alimentaire d’une part et aider les pays déficitaires à augmenter leur production d’autre part. « Relançons un partenariat international » et « l’aide publique doit redonner une priorité à l’agriculture » tels sont les propos du directeur de FARM.
La FAO aurait-elle donc été surprise par ces émeutes ? Non, l’alerte a été donnée par des organisations internationales dont la FAO, explique Bernard Bachelier. Aujourd’hui, il est nécessaire voire urgent, de réinvestir dans l’agriculture longtemps délaissée, de définir des politiques agricoles nationales, de donner aux agriculteurs les moyens de produire plus pour profiter rapidement des marchés porteurs. Un producteur de riz de la vallée du fleuve Sénégal produit autour de 2,5 tonnes à l’hectare, il peut doubler sa production s’il dispose d’engrais. Et cela ne peut se faire qu’en mobilisant le secteur privé et public.
La Fondation FARM rassemble les moyens qui permettront à ces producteurs d’accéder aux intrants. Sur la question de la dépendance alimentaire des pays africains, Bernard Bachelier rappelle que si la production locale a plafonné, c’est parce que ces pays ont préféré importer des denrées à bas prix par facilité, par exemple du riz provenant de Thaïlande plutôt que d’investir dans une production locale. L’Afrique est « balkanisée », d’où la nécessité de mettre en place des marchés régionaux suffisamment importants pour développer les échanges intérieurs aux fins de réduire la dépendance alimentaire.
